« L’Intermodalité vélo et transports en commun » Fiche-outil#5 de l’AF3V- Analyses et propositions- Version Juillet 2024

Fiche téléchargeable sur le site af3v.org
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L’intermodalité vélo TC
Indispensable pour du tourisme à vélo décarboné

1- Qu’est-ce que l’intermodalité Vélo-TC ?
L’intermodalité » est l’utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même trajet. Pour effectuer un trajet à vélo
et en Transport en Commun (TC), plusieurs solutions sont possibles

1.1- Utiliser un ou deux vélos de part et d’autre de son déplacement en TC, associé à des stationnements vélos sécurisés, individuel ou collectif en gare.

C’est la solution mise en œuvre aux Pays-Bas depuis plus de 40 ans pour les pendulaires, avec une interdiction d’emporter son vélo dans les trains du quotidien aux heures de pointe et payant en heures creuses.
Cette solution est assez développée en Allemagne, mais le plus souvent en dehors des heures de pointe et payante en heures creuses suivant les Régions (Land).
Certains trains disposent même de wagons dédiés aux vélos.

1.2- Emporter son vélo dans les trains et les cars interurbains

La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), promulguée en décembre 2019, instaure l’obligation de prévoir des emplacements dédiés à l’emport de vélos non démontés à bord des trains neufs et rénovés affectés au transport des voyageurs.
Cette obligation a été mise en œuvre par le Décret n°2021-41 du 19 Janvier 2021.
Soit 8 places par train, 5 places sur les cars interurbains, et 1 place dans les bus urbains, tramways, transports par câble.

2- L’emport des vélos dans les TER du quotidien victime de son succès

2.1-Saturation de vélos dans les TER aux heures de pointe
Pour les trajets pendulaires, les Régions n’ont pas fait de choix clair, puisque l’emport de vélos est gratuit dans les TER, alors que certains consignes vélos collectives sont payantes.
Avec comme effet des consignes qui ont du mal à se remplir, et une gratuité de l’emport vélo qui incite les vélotafeurs à prioriser cette dernière solution, plus rapide et moins onéreuse.

Avec l’augmentation du nombre de voyageurs, l’accès aux TER aux heures de pointe pose des problèmes de saturation sur certaines lignes, comme dur l’Etoile ferroviaire Grenobloise, ou 2/3 des vélotafeurs emportent leurs vélos dans les trains.

2.2- L’accès aux quais
Pour accéder aux quais, il est indispensable que les ascenseurs acceptent les vélos. Quand des rampes d’accès ne sont pas possibles, les escaliers doivent être équipés de goulottes ou de rampes en béton, permettant d’accéder aux quais avec son vélo, sans être gênés par une main courante.
Voir exemple de goulotte installée à Chasse-sur-Rhône, qui serait détectable par une personne malvoyante.
Voir (photos) : https://photos.google.com/share/AF1QipO4MM1tF0SDiDTiGi58M33dUosXZUZQ4ER2cXVAs5FXExD-BK9PGW9-3HwYCKuI3w?pli=1&key=NlpLYzUyeXV0TWZ6Uk9CSGRTMk5qM3RKMEwxaUl3

2.3- Stationnement en gare
Toutes les gares proches d’une véloroute doivent être équipées de consignes à vélo individuelles ou collectives, accessibles à la journée à des cyclo-randonneurs, permettant de sécuriser leur vélo et leurs affaires et si besoin de pouvoir recharger une batterie.
C’est le cas à ce jour, à Grenoble, Lyon, Toulouse, et à partir de Juin 2024 à la gare du Nord à Paris.

En résumé :
Il faut distinguer les trajets quotidiens aux heures de pointe, où l’emport des vélos sera de plus en plus problématique, des trajets occasionnels.
Pour éviter les conflits, il est nécessaire de développer des cosignes sécurisées et gratuites dans les gares, ainsi qu’un service public de location de vélos subventionné par les employeurs, afin de faciliter l’intermodalité vélo-train et de limiter l’emport de vélos dans les TER.

2.4- Emport des vélos dans les autocars
Sur des itinéraires fréquentés ou pour franchir des portions de véloroutes plus difficiles, une solution d’emport de vélos à bord de cars interurbains doit être proposée, autre que les soutes, souvent prises par des bagages. Le Département de l’Isère équipe déjà 26 lignes de cars interurbains, dont certaines vers la Savoie et les Hautes-Alpes.
Dans le cas d’un dispositif d’accroche à l’arrière du car, il doit être prévu un dispositif d’assistance afin de pouvoir accrocher plus facilement un vélo plus lourd.
Voir cette solution :
https://www.youtube.com/watch?feature=shared&v=wtmxARvjviw&themeRefresh=1

3- Comment l’intermodalité peut-elle contribuer à développer le tourisme à vélo ?

Dans le cadre du nouveau plan vélo 2023-2027, présenté par Élisabeth Borne en septembre 2022, un des objectifs est de « faire de la France la première destination pour le Cyclotourisme d’ici 2030 », en s’appuyant sur un réseau de 59 itinéraires (26115km), inscrits au schéma national des véloroutes, qui est parcouru par 10 « Euro Vélo ». Cet objectif semble pour l’AF3V bien plus un vœu pieu qu’un objectif réaliste, tant les moyens mis à disposition sont insuffisants.

3.1- Développement du tourisme vélo à bas carbone
Pour promouvoir le tourisme à vélo bas carbone, nous avons besoin de trains et de cars interurbains adaptés. Il est crucial de renforcer et de faciliter l’emport des vélos, surtout durant la belle saison et en dehors des heures de pointe.

3.2- Adaptation des TER
En attendant l’arrivée de TER modulables, comme ceux de la Loire à vélo qui offrent plus de places vélos en saison, l’État, en tant qu’AOM pour les intercités, et les Régions, en tant qu’AOM pour les TER, devraient renforcer l’emport de vélos sur certaines lignes très prisées par les cyclo randonneurs. Cela peut se faire en doublant certaines rames TER ou en proposant des places sur sièges bâchés avec un accompagnement pour la manutention des vélos.
AOM = Autorité Organisatrice de la Mobilité.

3.3- Gestion des imprévus
En cas de retard ou de suppression de TER, les contrôleurs doivent faire preuve de souplesse pour gérer l’emport des vélos.

3.4 Réservation des places pour vélos
Pour une gestion optimale du transport des vélos non démontés, la réservation est acceptable pour les cyclo-voyageurs en permettant un voyage plus serein, à condition que le nombre de places vélos soit renforcé sur les axes chargés.